Le massif des Monges, au cœur de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence, est situé au nord des Alpes-de-Haute-Provence, à l’est de Sisteron, entre Digne-les-Bains et le lac de Serre-Ponçon. Depuis Sisteron, le massif s’étend à cheval entre les villages d’Authon et de Bayons, d’où l’on accède assez facilement à ses sommets de moyenne montagne qui culminent à 2 115m.
Si vous aimez les grands espaces sauvages, la tranquillité d’immenses forêts, les belles randos qui ouvrent sur des horizons grandioses, les paysages des Monges vous offrent la quintessence de la nature ! Vous serez séduits par la diversité et les couleurs de ses reliefs contrastés, faits de sommets (Les Monges (2115 m), la Laupie (2025 m), les Cloches de Barles (autour de 1900m)), de grandes crêtes en belvédère sur les vallées, de vastes pelouses et de forêts. Tout autour, des vallées, coupées de leur débouché par des clues et des défilés, et un petit lac où se reflètent les courbes des Monges.
Voyage au cœur du temps et des montagnes
Les Monges : un trésor géologique au sein de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence
Le patrimoine géologique des Monges est d’un intérêt immense, on peut lire l’histoire de la Terre, sur des centaines de millions d’années, jusqu’à la surrection des Alpes, à travers les reliefs tourmentés de ses paysages. L’UNESCO Géoparc de Haute-Provence s’attache, depuis sa création en 2000, à promouvoir cet héritage géologique en le mettant en relation avec ses patrimoines naturels, culturels et immatériels. Les paysages des Monges conservent l’héritage des phénomènes climatiques des dernières grandes périodes froides. Son cirque majestueux témoigne du glacier qui recouvrait les pentes nord du sommet des Monges lors de la dernière glaciation (dite de Würm de 78 000 ans à 13 000 ans). (mettre photo du cirque )
Au fond de la vallée du Vançon, on peut voir de gros blocs de gypse clair au-dessus des marnes noires, des roches qui se trouvaient dans les profondeurs et qui se retrouvent aujourd’hui soumises à l’érosion. Ces robines, ces barres rocheuses calcaires, mais aussi les pelouses d’altitude et les forêts qui entourent les sommets constituent des paysages vraiment emblématiques des Monges, où la nature, la faune, la flore et la géologie se rejoignent.
Là-haut, on a vraiment un sentiment de plénitude, très ambivalent, on se sent « tout petit » dans l’immensité de ses espaces sauvages absolument impressionnants, face à l’horizon qui se perd dans le ciel, mais aussi « le roi du monde » d’avoir à ses pieds les plus hauts sommets qui se découvrent, des Écrins aux Baronnies, jusqu’à la plaine provençale !
Vous apprécierez la richesse de ses paysages et l’ampleur de ses panoramas ! Une pause s’impose, le temps de taquiner… la tanche ou de faire une petite sieste. Les amoureux de la photographie seront ravis. Aussi naturel qu’il paraisse, le lac a été créé par l’intervention de l’homme en 1970 à l’occasion de l’ouverture de la piste forestière ! Une digue a été construite sur environ 3m, sur ce site marécageux, et ce sont l’eau de pluie et la fonte des neiges qui alimentent la retenue.
Le massif des Monges associe les particularités de deux climats (méditerranéen au sud-ouest et alpin au nord-est) : douceur des températures méditerranéennes, étés chauds et très ensoleillés, lumière et pureté de l’air, fraîcheur des montagnes. Les précipitations peuvent avoir la violence du climat méditerranéen (orages brusques), l’hiver nous rappelle que nous sommes en montagne avec la présence de la neige.
Un climat unique au carrefour des Alpes et de la Provence
Massif des Monges : entre douceur méditerranéenne et fraîcheur alpine
Une nature préservée entre Alpes et Provence
Les Monges : un écrin de biodiversité unique en Europe
Grâce à la diversité géologique des sols, à l’activité pastorale (transhumances depuis le Moyen Âge) et à la double influence climatique-alpine et méditerranéenne-, les Monges accueillent une vie végétale et animale d’une grande richesse. Ici la lavande sauvage côtoie l’edelweiss ! Certains biotopes font l’objet d’un classement au niveau européen pour l’intérêt faunistique et floristique qu’ils présentent (ZNIEFF, Natura 2000).
On trouve des espèces protégées comme l’ancolie des Alpes, le chardon blanc, la campanule des Alpes, le dracocéphale, la primevère marginée, de nombreux types d’orchidées comme le sabot de Vénus, mais aussi de nombreuses espèces alpines qui tapissent les pâturages à perte de vue. Côté faune, on peut rencontrer, à condition d’être discret, chevreuils, chamois et mouflons, mais aussi des marmottes, des rapaces et divers insectes et papillons selon les milieux traversés. On comprend qu’avec une telle diversité, les troupeaux de moutons se plaisent dans les Monges !

Plongez au cœur des forêts des Monges
Des forêts centenaires : un écrin de nature et de biodiversité préservée
Si vous avez envie d’un bain de forêt, vous êtes servis ! De belles forêts recouvrent le massif des Monges, traversées par des sentiers que vous aurez plaisir à parcourir. Les mélèzes sont dominants dans la montagne et offrent des changements de couleur magnifiques selon les saisons, mais on rencontre aussi le pin noir d’Autriche en abondance, le pin sylvestre, le pin à crochets, l’épicéa et côté feuillus une majorité de hêtres, quelques chênes, sorbiers des oiseleurs, alisiers et d’autres essences qui participent à la biodiversité. Ces forêts ne sont pas si vieilles qu’elles n’y paraissent, elles ont été plantées il y a un peu plus de 150 ans au cours de campagnes de reboisement lancées par l’Empire à partir de 1860 pour éviter les graves inondations des vallées lors des violents orages.
Coupes abusives, feux, surpâturages pratiqués par une population pauvre et encore nombreuse, avant l’exode rural, avaient laissé des cimes dénudées, laissant place à la colère des torrents de montagne et à l’érosion des terrains. En un siècle les surfaces boisées ont doublé, stabilisant les sols, elles jouent de multiples rôles dans la protection des populations, elles freinent les avalanches, retiennent et filtrent davantage d’eau, fixent le carbone pour libérer l’oxygène ! Enfin, elles favorisent la biodiversité. Le massif forestier des Monges abrite par exemple une orchidée rare qui n’a pas besoin de lumière, l’épipogon sans feuille, mais aussi la gélinotte des bois, la barbastelle d’Europe ou encore le papillon Isabelle de France, avec des ailes qui ressemblent à un vitrail : sa chenille se régale du pin sylvestre.
Une tradition millénaire au cœur des Monges
Pastoralisme ancestral : l’âme vivante du massif des Monges
La Haute-Provence est parcourue par les moutons en transhumance depuis des millénaires, celle-ci fait partie de la tradition, et encore aujourd’hui, elle reste une activité économique importante. Dès le Haut Moyen Âge, le massif pastoral des Monges appartenait aux moines de l’abbaye St-Victor de Marseille. Saviez-vous que le mot « mounges » = moines en provençal a donné le nom de Monges au territoire ? Ces moines possédaient de nombreuses seigneuries et communautés monastiques. Notre-Dame de Bethléem à Bayons, église et crypte de Dromon sont les témoignages de cette époque. À l’initiative de ce monastère, la transhumance conduisait les troupeaux de la plaine à la montagne pour les 3 mois d’été, de la Saint-Jean (24 juin) à la Saint-Michel (29 septembre).
Cette activité économique ancestrale a profondément marqué la culture et les paysages des Monges. Les troupeaux que vous rencontrerez proviennent des communes du massif ou de la Provence (Luberon, plaine de la Crau). Ils contribuent à entretenir les prairies et les paysages, luttent contre les incendies, et aujourd’hui les éleveurs et les bergers doivent affronter de nouvelles difficultés, le changement climatique, le retour des prédateurs. Lorsque vous rencontrerez un troupeau, évitez de le traverser et suivez les consignes du berger, les patous sont souvent mélangés aux moutons et sont là pour les protéger, ne vous approchez pas et contournez le troupeau.
Indescriptible ! C'est le seul mot qui me vient lorsque j'essaye d'expliquer le plaisir que je peux éprouver à Clapouse, seul dans le massif des Monges à 1700 mètres, entouré de mes chiens, de ma trentaine de chèvres, de mes deux ânes et de mes 2500 brebis ». (…) « Le berger se retrouve souvent seul, la solitude ne doit pas lui peser, ni le travail lui faire peur, avec sa quinzaine d'heures à effectuer par jour